L’Eglise Pauvre à Brive en 4 jours
Une formation pour les sœurs franciscaines sur l’Eglise Pauvre
Sr Elisabeth est franciscaine, et elle a été sollicitée par la CCF (conférence des congrégations féminines franciscaines) pour animer une session de formation pour les sœurs franciscaines sur « l’Eglise pauvre pour les pauvres, avec et à partir les plus pauvres« .
Elle a souhaité, pour la première fois, coanimer la formation avec une membre de la fraternité de la Beauté de Job, toute jeune crée. C’est Bibie qui l’a accompagnée et soutenue dans l’animation de cette session de 4 jours. en voici le témoignage des sœurs.
26-28 octobre 2018 à Brive la Gaillarde
Nous étions 23 participantes, Elisabeth Drzewiecki et Brigitte, « Bibie » pour les intimes, sortie de « l’enfer » (elle a connu la galère) en étaient les animatrices.
Nous appartenions à 5 Congrégations Franciscaines différentes, ce qui fut une richesse dans les échanges, surtout en petits groupes.
Pas de conférences magistrales, mais des exercices sous forme ludique,
beaucoup de travaux en petits groupes, à partir d’expériences vécues et
remontées à l’ensemble sous forme de scénettes, chants, poèmes…
La présence de Brigitte parmi nous a été précieuse. Nous avons pu
regarder une pièce de théâtre jouée par « des gens de la rue » à laquelle Brigitte participait.
Nos Frères Franciscains nous ont soutenues par la prière et l’Eucharistie. Deux d’entre eux ont participé à un temps fort de cette session : la célébration de la « salissure » (passage de notre condition de pécheurs, à celle de sauvés…) Bien que de Congrégations différentes, nous nous sommes senties proches, et nous avons apprécié ce nouveau style de session.
Sr Colette Boyer
Il me faut voir plus loin que moi-même
Dans cette session j’ai pu vivre de très bons et agréables moments avec les sœurs présentes. Moments forts d’écoute et de partages en assemblée et en petits groupes. Une conviction : les pauvres ont beaucoup à nous enseigner. J’ai appris la simplicité et la vérité qui les habitent, tout cet amour qu’ils possèdent en eux. J’ai été bouleversée par ce qu’ils sont. Cela m’a encouragée à rencontrer l’autre et voir ce dont il a besoin. « Je dois aller au plus bas pour monter plus haut ». « Il me faut voir plus loin que moi-même ». Cette session m’a beaucoup fait réfléchir, méditer, et m’a bousculée intérieurement.
Oser aller au-devant des pauvres, les soulager, les soutenir, les accompagner, c’est plus qu’urgent dans notre monde d’aujourd’hui.
Sr Marie Thérèse Gressel
Une Eglise pauvre avec et pour les pauvres
Le Thème de cette session était bien intéressant et est toujours d’actualité. Bien sûr on ne s’attendait pas à un tel déroulement. Personnellement je m’attendais à des conférences témoignages travaux de groupes. Mais tout cela, nous l’avons vécu nous-mêmes d’une autre manière. Nous étions nous-même les actrices qui portions en avant discours, partage et réflexion, aidées et soutenues par l’expérience de Sr Elisabeth et Brigitte, et une bonne organisation.
Toute la session est faite de mouvements d’exercices, de mémoire, de détentes, de travail, de réflexion en groupe, des mimes, des chants qui illustraient la vie des pauvres. Cela aidait à avancer dans la découverte du visage du pauvre et aidait chacune à se déconcentrer pour mieux suivre le mouvement d’ensemble et aussi mieux nous connaitre mutuellement en si peu de temps.
Qu’est-ce que la pauvreté et qui sont les pauvres ?
Ces mots ont suscité beaucoup de questions en nous et c’était en même temps une prise de conscience de cette réalité.
Ils sont là les pauvres, parmi nous, dans notre société, dans nos rues, sur nos places publiques. Ce sont ces gens, marqués par la souffrance la solitude, le rejet, l’abandon et qui vivent dans de grandes misères ou dans un dénuement extrême. Nous les côtoyons sans les connaitre. Nous passons à côté sans leur dire un mot. Quelque fois nous n’osons même pas les regarder en face comme s’ils pouvaient nous contaminer.
Mais pour le pape François, ils sont les trésors de l’Église. Et cela doit changer notre regard.
La veille de notre départ, nous avons vécu quelque chose de très fort : la célébration de la salissure. Accepter de se salir pour vivre en pauvre avec et pour les pauvres… Cette tranche de notre société qui gémit au bas de l’échelle demandant secours, aide et compréhension. Oui, nous avons toutes accepté de nous mettre à leur service.
La session a bien répondu à nos attentes et chacune est repartie enthousiaste.
Sr Sylvie Dunand